Le Château

C'est un château renaissance qui se compose d’une grande bâtisse rectangulaire sur trois niveaux, positionnée à l’Ouest d’un grand espace, proportionné au château, constitué d’un immense parc. Un grand mur de pierres, dans la tradition des châteaux du XVIème siècle entoure l’ensemble, percé seulement à l’Ouest d’une entrée monumentale qui donne dans la cour d’honneur. On remarquera le rang élevé du propriétaire au nombre de rangs de génoise, ici il y en a quatre. 

Le château est de plan rectangulaire, cantonné de quatre tours rondes. Les deux tours ouest, côté village, plus puissantes que les autres, font partie d’un bâtiment plus ancien (XVème siècle) qu’on a agrandi au milieu du XVIème siècle, puis remanié au XVIIIème siècle. Ces tours, symboles de noblesse ne possèdent aucun système défensif. Seul l’angle sud-ouest possède une tourelle en encorbellement. L’entrée principale donne dans une cour d’honneur limitée par le parc et par les communs ; un bassin circulaire orne la partie centrale.
 
A l’intérieur de l’édifice, un grand escalier de pierre à l’italienne, rampe sur rampe à deux volets, sur deux niveaux, muni de niches à chaque niveau, conduit aux étages.
La superficie au sol du château est de 300 m2  pour chaque étage.  Autour du château un parc (aujourd’hui fractionné en deux parties dont une appartient à la commune et l’autre à l’ancien propriétaire du château).
 
L’entrée (modernisée), se trouve sur la façade nord-est et donne directement accès à un escalier à volées parallèles séparées par un mur d’échiffre plein. Nous trouvons des arcs transversaux en plein cintre sans décor.
 
Il est dit que le roi Charles VIII  serait passé à Malves en 1493-1494 en revenant d’Italie, et aurait couché dans une pièce du château. Or,  Charles VIII est mort accidentellement au château d’Amboise en 1498, et Guillaume de Bellissen est décédé en en 1501. Il est donc impossible que Charles VIII y ait séjourné puisque lors de son passage, le château actuel n’était pas construit.
Par contre, il est parlé dans les « confronts » du vieux château, ce serait donc dans la bâtisse de la cour faisant face au midi, appelé vieux château que Charles VIII aurait pu séjourner. En effet, la porte d’entrée du château actuel est située face au nord, ce qui ne se faisait pas, mais l’architecte a peut-être voulu conserver la cour où le vieux château et le neuf se faisaient face. 

Les peintures murales

Peintures murales  au 3ème niveau, classées au titre des Monuments historiques le 8 juin 1989. Ces peintures datent de fin XVIéme siècle

Sous les combles de ce château, dont la restauration de la toiture a été réalisée en 1998, dans une pièce de 6m30 de long sur 2m90 de haut, se situent des décors peints. Les motifs du plafond, constitués de vases de fleurs et d’animaux, sont directement inspirés de la galerie d’Ulysse à Fontainebleau peinte par Le Primatice. Les peintures sont remarquables dans la délicatesse des modelés des visages et des corps et la virtuosité scrupuleuse du traitement des vêtements et objets domestiques. Ils pourraient être l’œuvre d’une atelier de peinture, peut-être local, de la fin du XVIème siècle, inspiré par l’Ecole de Fontainebleau.
 
Le plafond est  décoré de grand vases à fleurs, de dimensions et de forme variées et d’oiseaux. Les poutrelles sont ornées de filets à la face inférieure et de feuillages sur les faces latérales. Les côtés des grosses poutres ont reçu un décor analogue en partie effacé où l’on distingue le blason des Bellissens : d’azur à trois bourdons d’argent, au chef cousu de gueules, chargé de trois coquilles d’argent.
 
Sur les murs, deux scènes différentes sont visibles : sur le mur de gauche, le festin des Dieux Pélée et Thétys, parents d’Achille, scène de banquet où les convives portent des vêtements de la fin du XVIème siècle. 
 
Sur le mur de droite, une scène, nettement moins bien conservée, de l’Iliade où Ulysse et Ajax se disputent la propriété des armes d’Achille aux pieds d’Agamemnon.
 
Des travaux de mise en sauvegarde des peintures murales ont été réalisées en mai 1997 et le plafond de ce décor a fait l’objet d’une restauration en mai 2002.
Une nouvelle phase de travaux de restauration des peintures murales a été réalisée en octobre 2010 et en janvier février 2011 par l’Atelier HEBRARD d’Avignon.
Des travaux de mise en sécurité de l’accès au 3ème niveau ont été réalisés en décembre 2011 et janvier 2012 (menuiserie, dallage, éclairage).
 
Cette pièce, connue pour ses peintures, a suscité beaucoup de questions avant la découverte des plafonds peints du 1ER niveau en 2011. Pour l’anecdote, il se disait dans le village qu’il s’agissait d’un prisonnier enfermé dans cette salle qui aurait créé ces peintures.
En fait, il s’agit probablement d’un petit cabinet à usage privé, où le propriétaire y amenait ses amis afin de se mettre en valeur. Il est très courant à cette époque de voir ce genre de petites pièces très ornées.
 
Il est de plus probable que cette peinture fut réalisée par un atelier comprenant plusieurs artistes. En effet à cette époque chaque artiste a une spécialité : un peint le fond, un autre les personnages, le décor, et le maitre peint les mains. D’autres hypothèses sont à émettre, en effet il pourrait s’agir de peintres itinérants comme c’est souvent le cas au 16ème et 17ème siècle. Les peintres peignaient sans être rémunérés et avaient en échange le couvert et le logis gratuit. Ces artistes arrivaient souvent avec leur propre recueil de gravures et avaient ainsi des modèles de compositions bien préétablies.
Certains des personnages ont des attributs de la mythologie grecque qui nous permettent de les identifier aisément, malgré leur costume typique du 16ème siècle. 

Historique de la relation du Château avec l'histoire de la commune


Situé au coeur du village le château a été acheté par la commune de Malves en 1986, il faisait partie d’un domaine viticole qui a été vendu suite à une succession.
Des souvenirs des anciens il est certain que le château était la principale économie du village dont la population s’établissait autour de 250 à 300 habitants jusqu’aux années 1970.
Le Château,inscrit au Registre des monuments historiques, a été  construit par un riche drapier de Carcassonne De Bellisens  en deux  fois au 15° siècle et agrandi au 16° siècle.
Il comporte des sites classés : les peintures murales de la salle du 3° étage ainsi que la cheminée Renaissance située dans la grande salle  au 1° étage
 
Du fait de sa situation au centre du village, le conseil municipal a décidé en 1986  de l’acheter afin de garder le contrôle de son utilisation malgré les contraintes financières que cette décision a engendré.
 
Une première opération de rénovation superficielle  a été réalisée à cette époque avec l’aide du Conseil Départemental.
 
Certaines pièces ont été mise à la location et ainsi les loyers ont permis d’atténuer le coût de l’achat et d’équilibrer les annuités d ‘emprunt.
 
Pendant une période, il a accueilli l’Ecole du Cirque de Claudy Renotte et les expositions d’art contemporain du Graph  qui a rayonné sur le Carcassonnais.
 
Les contraintes de sécurité et des besoins de rénovation ont, au fil du temps, limiter les utilisations des locaux et à ce jour  les seuls locataires sont le Graph, pour des ateliers, et l’Ecole de danse.
 
Toutefois, le parc qui a été ouvert à la population au début des années 1990 et accueille des manifestations, notamment le marché de l’art en Mai et la fête locale en Juillet, est aujourd’hui un lieu public.
 
Enfin, au-delà des demandes de certains,  il paraissait évident que le village, en pleine évolution, ne pouvait consacrer son budget investissement qu’au château,
D‘autres besoins apparaissaient.
 
- Projets d'utilisations du château ces 10 dernières années
 
Après la restauration du toit réalisée en 1998, la DRAC a demandé à la commune de réfléchir à une orientation d’utilisation du château qui permettrait par la suite de favoriser la collecte de fonds pour sa restauration.
 
Dans cette démarche, le Graph avait proposé la création du Centre Méditerranéen de l’Image, projet intéressant mais qui s’est heurté à des difficultés:
- la capacité financière de la commune pour mener ce projet alors que d’autres besoins importants apparaissaient
-  l’équilibre financier de son exploitation,
-  la nécessité d’entreprendre une opération importante de rénovation pour une utilisation optimale
- l’absence de partenaires sur le projet hors Drac et Région
 
Toutefois, dans cette perspective il a été convenu avec l’architecte d’entamer par étape la rénovation en priorisant:
- la sécurité
- l’accessibilité
- le rez-de- chaussée
- les salles du 1 étage
Les travaux ont été conduits en relation  Martine DEVIN Conseillère Municipale qui s’était fortement investi dans le dossier château.
 
La gestion du chantier de conservation- L'impact de la découverte des plafonds peints-
 
Parallèlement à cela, la commune devait protéger et rénover les peintures murales du 3° étage et entreprendre des mesures conservatoires dont l’ensemble des travaux se sont chiffrés à près de 80 000 euros.
 
Restauration de la salle du 3ième étage et des peintures murales :
 
2009/2010 Rénovation du plafond, du sol, de l’éclairage et restauration des peintures par l’atelier HEBRARD.
 
- L'impact de la découverte des plafonds peints- 88 000 euros-
 
En 2010, l’architecte Mr Frederic Martorello a été désigné pour conduire la réfection du château et l’accessibilité par la mise en place d’un ascenseur. Au cours des sondages, pour l’implantation de l’ascenseur,  il y a eu la découverte des plafonds peints du XVI siècle.
Les travaux ont dû être stoppés et une réflexion entre les différents partenaires a abouti à la décision de déposer les plafonds du XVIII pour mettre à jour en totalité les plafonds du XVI° siècle.
 
Année 2013
 
Des travaux longs et coûteux ont consisté à :
- déposer les plafonds du XVIII,
- des opérations de traitement des bois
- la restauration sommaire : dépoussiérage, consolidation etc.
Ils ont été confiés à Me Anne RIGAUD
 
Année 2016
 
Après les différentes démarches obligatoires nous avons pu entreprendre  la restauration définitive des décors des plafonds peints du premier étage par Me Anne RIGAUD
 
Année 2016/2017/2018 -150 000 euros
 
Restauration  importante du vestibule de la cage d’escalier et du hall du 1°étage pour rendre le château accessible en rez de chaussée.
Elle s’inscrit dans le projet d’aménagement global.
 
 
- Le futur envisagé/envisageable du château
 
Tout projet d’occupation du château passe par la résolution de 3 problématiques au niveau du bâtiment :
- l’accessibilité du 1 étage
- sa  mise en sécurité incendie
- la rénovation de la grande salle du 1°étage (salle dite de la Cheminée).
 
Le coût estimé par l’architecte est d’environ 400 000 euros
 
La commune a déposé en 2019 un dossier auprès de la mission Stephan BERN , il n’ a pas été retenu au niveau national au bénéfice d’un autre site patrimonial du département.
 

A  ce jour  il apparaît clairement que toute demande d’aide doit être reliée à une ou plusieurs activités sur le château, qui prendraient en compte tous les aspects financiers et structurels évoqués plus haut et des partenariats qui à ce jour n’ont pas pu être réunis.

 
Le Maire
Jean-Jacques RUIZ